Le sac

Créé par le 17 août 2018 | Dans : Textes

Le chemin était désert. Le vent soufflait doucement de vieilles chansons oubliées. Les fourrés se balancaient de tous les côtés, secoués par cette brise légère. Le ciel était d’un bleu incroyable. Il avait plu pendant des jours avant qu’un tel ciel apparaisse, et tout le monde était réjouit qu’il fasse si beau. Un sac était posé au milieu du chemin. Mais que faisait-il là ? Qui l’avait posé ? Etait-ce une blague ? On aurait dit un sac d’écolier, comme ceux dans lequel ils rangent leurs livres et cahiers de classe. Il était en cuir, d’un beau cuir orangé, sa bandoulière étant plus foncée. Ces deux couleurs s’harmonisaient bien.

Quelqu’un attrapa le sac. C’était une petite fille. Elle le regarda avec attention, cherchant probablement un signe distinctif qui pourrait l’aider à retrouver son propriétaire. Puis, n’en ayant trouvé aucun à l’extérieur du sac, elle l’ouvrit. Peut-être contenait-il de quoi identifier son possesseur. Elle en sortit tout d’abord un stylo plume. Un beau stylo plume. On voyait qu’il avait été utilisé pendant des années, et pourtant il gardait toute sa splendeur d’antan. Sa plume était en or. Elle n’avait même pas terni au fil du temps. Quelqu’un devait la nettoyer assez régulièrement. Elle regarda s’il y avait une cartouche dans le stylo. Elle en trouva effectivement une, qui était pleine à moitié seulement. Hochant la tête, elle referma le stylo avant de s’installer sur l’herbe près du chemin pour être plus confortable.

Puis elle posa soigneusement le stylo sur son petit mouchoir, qui lui même était posé sur l’herbe verte. Car comme il avait plu longtemps, l’herbe était d’un vert saisissant. La petite fille sortit un deuxième objet du sac. Ils s’agissait d’une pipe. La petite fit une grimace car on lui avait appris que fumer faisait du mal aux poumons. Mais bientôt, elle haussa les épaules, car elle pensait que tout le monde avait sans doute un avis différent sur la question, puisque certains fumaient. Donc chacun avait droit à son propre avis et les fumeurs savaient probablement ce à quoi ils s’exposaient en fumant autant. Elle n’était pas bien placée pour juger le propriétaire du sac qui avait une pipe. Elle posa la pipe à côté du stylo pour l’observer. De même que le stylo, la pipe était comme neuve sauf qu’on voyait bien qu’elle avait été utilisée. Elle était simplement remarquablement entretenue. S’en désintéressant, elle passa à l’objet suivant.

C’était un petit carnet d’adresses. La plupart des adresses étaient à Paris. Et s’étaient des éditeurs. La petite fille allait à l’école tous les jours, et elle était le meilleure de sa classe en lecture. Elle était aussi intelligente. Elle comprit que le possesseur de ce sac était très probablement un écrivain. Elle avait déjà trouvé un beau stylo, et maintenant ce carnet d’adresse. Rempli d’adresses d’éditeurs ou d’autres auteurs. C’était forcément un auteur. Et même si elle avait trouvé une pipe, il n’était pas encore exclu que ce soit une femme. Après tout, les femmes pouvaient fumer aussi. Et puis ce pouvait être la pipe d’un pèere ou d’un grand-père gardée en souvenir. La petite fille posa le petit carnet près du stylo et de la pipe sur le mouchoir. L’objet d’après était un cahier. Un magnifique cahier. Quelqu’un avait écrit dedans. Et pour la petite fille il n’y avait plus de doutes : c’était une femme qui avait écrit cela. Elle l’ouvrit au hasard et commença à lire :

« La fillette sortit de la voiture. Elle était toute excitée car c’était la première fois qu’elle allait au zoo. Ses parents avaient bien voulu l’y emmener. Ils se trouvaient à présent à l’entrée du parc animalier, et elle trépignait d’impatience. Elle aurait voulu que la file avance plus vite pour qu’elle puisse voir les animaux tout de suite. Mais les gens semblaient ne pas se presser du tout. Lorsqu’ils entrèrent enfin, elle courut vers les singes pour leur dire bonjour. Ils la saluèrent en retour, la laissant toute souriante. Ses parents lui achetèrent une glace. Elle ne remarqua qu’elle était adossée à un enclos que quand elle sentit quelqu’un la pincer à l’épaule. Se retournant vivement, elle cria, effrayée. L’énorme tête d’une autruche grise lui faisait face. Elle se mit à courir le plus vite possible, aussi loin que ses petites jambes pouvaient la porter. Se réfugiant sur un banc de l’autre côté de l’allée, elle tenta de calmer son cœur battant. »

La petite fille se mit à rire en lisant les mésaventures de l’autre fillette. Elle était pratiquement sûre qu’elle aurait été capable de faire la même chose. D’ailleurs, elle n’était jamais allée dans un zoo non plus. Il faudrait qu’elle demande à ses parents de l’y emmener, comme ceux de la fillette avaient fait. Pour l’heure, elle résolut de retrouver l’écrivaine à qui appartenait ce sac. Elle avait entendu dire que les écrivains étaient tête en l’air. Peut-être cette dame avait-elle eu une idée d’histoire, et ne pensant plus à son sac, elle était allée l’écrire quelque part ? Elle allait la retrouver, coûte que coûte. Elle aurait bien aimé s’en faire une amie. Elle avait l’air gentille, d’après ce que contenait son sac. Elle demanderait à ses parents si une nouvelle voisine avait emménagé dans les environ. Elle lui rendrait son sac.
La petite fille rangea tous les objets dans le sac, puis elle se leva et courut sur la route, souriante.

Histoire

Créé par le 15 août 2018 | Dans : Textes

Le narrateur commença l’histoire :
- Il était une fois, un homme normal, qui avait une famille aimante et une maison neuve. Cette maison n’avait rien de travers, jamais aucune panne au niveau des appareils électriques, et rien n’avait besoin d’être repeint. Les voisins étaient charmants, d’ailleurs ils offraient des bonbons aux enfants chaque fois qu’ils les votaient. Ils étaient vraiment très sympathiques. Notre personnage n’avait jamais eu d’accident de voiture, il n’avait jamais eu de contravention…
Il s’interrompit, puis :
- Mais c’est quoi cette histoire ? Tout va bien, ce n’est pas normal ! Tout va un peu trop bien, en fait. Je n’aime pas ça. Je vais continuer pour voir s’il se passe quelque chose d’intéressant.
L’homme avait un travail haut placé dans une société qui ne risquait pas de faire faillite. Il n’avait aucun problème d’argent et il ne jouait pas, ou s’il jouait il gagnait. Ses enfants étaient des anges, ils avaient de bonnes notes à l’école…
Il s’interrompit à nouveau :
- Qui a écrit ça ? QUI A ÉCRIT ÇA ? C’est nul ! Il n’y a aucun passage passionnant ! Tout va bien et c’est ennuyeux. Il faut que je change ça.
Il était une fois, un homme qui était divorcé. Ses enfants étaient de vrais monstres qui faisaient constamment l’école buissonnière, sa maison tombait en ruine et quelque chose se cassait chaque jour. Son ex femme était remariée et elle le détestait, faisant exprès de rouler dans les flaques de pluie chaque fois qu’elle passait en voiture et qu’il était sur le trottoir. Elle avait récupéré la voiture dans le divorce. Il avait eu la maison, mais ce n’était pas un bon lieu de vie. Ses voisins le détestaient, ils donnaient des bonbons à ses enfants car ils voulaient qu’ils aient des caries.
Il fit une pause :
- Ah, c’est mieux ! Continuons.
Il avait été viré de son travail et il jouait au poker pour tenter de gagner de l’argent pour s’en sortir mais il perdait sans cesse et il avait de grosses dettes dans plusieurs casinos. Le portail de sa maison avait bien besoin d’être repeint, car cela ferait fuir les acheteurs. Il devait vendre, faute d’argent pour l’entretenir. Ses enfants ne voulaient plus le voir, de toute manière. Il était déprimé et il ne mangeait plus. Il finit sa pauvre vie seul, hargneux et désespéré. Et voilà ! Fin ! Ça, c’est mieux !

Une secrétaire en péril (Episode 40: Autour du monde)

Créé par le 28 juil 2017 | Dans : Fictions

Tout se termina assez rapidement. Il s’avéra que Meredith n’avait en fait pas le choix. Elle devait être un appât et elle joua effectivement un rôle décisif dans la capture de son père. Mais ce n’était pas vraiment de gaité de cœur. C’était parce qu’on l’y avait forcée. L’agence avait fait courir le bruit que Meredith était blessée et en danger. Et cela avait suffi pour faire sortir son père de sa tanière. Il avait été arrêté. Meredith avait refusé de le voir se faire arrêter.

Elle était allée se réfugier à l’hôtel avec son chien, ne voulant pas penser à ce qu’elle avait fait. Elle en voulait à elle même, à l’agence, à Elizabeth et au monde entier. Mais cela n’allait pas changer la situation. Elle avait besoin de changer d’air. De partir. Alors elle fit sa valide. Et elle partit à l’aéroport. Toute seule. Sans Elizabeth. Elle avait pris le chien avec elle. Elle monta dans l’avion quelques minutes après avoir acheté un billet. Elle était partie.

Quand Elizabeth alla voir Meredith à l’hôtel, elle trouva la chambre vide. Les affaires de son amie avaient disparu, on aurait dit que personne n’avait jamais dormi là. Le chien avait disparu également. Elle appela ses collègues, qui ne savaient pas où était Meredith car ils n’étaient pas en train de la surveiller, trop occupés à fêter l’arrestation d’un si grand criminel. Elizabeth passa la chambre au peigne fin. Elle finit par trouver une feuille de papier pliée avec son nom écrit dessus. C’était une lettre de son amie. Elle la lut :
« Chère Elizabeth.

Au moment où tu lis ces lignes, je suis sans doute déjà loin d’ici. Je sais que tu ne vas pas du tout aimer ma décision, mais je pars. Je ne peux plus rester ici, et je ne peux pas non plus retourner chez nous, là où toutes ces agences me surveillent. Y compris la tienne. C’est épuisant. J’aimerais avoir une vie normale. Alors je m’en vais.

Ce n’est pas contre toi. Je dois partir. Il m’est impossible de rester et de voir mon père que je viens de retrouver après tout ce temps se faire arrêter. Je ne peux pas. Je suppose que l’orpheline en moi aurait voulu le connaitre ailleurs qu’au parloir d’une prison. Je ne veux plus y penser.

Je sais que tu dois être en colère, de voir que je suis partie sans te dire au revoir. Mais si je te l’avais dit, tu m’aurais retenue. Ceci n’est pas une décision prise à la légère. J’y réfléchis depuis déjà quelques jours. Je sais que tu essaieras de me retrouver. Mais ma décision est prise: je ne reviendrai pas en Amérique.
Tu es la meilleure amie que j’aie jamais eu, et tu vas beaucoup me manquer, Elizabeth.
Meredith »
Elizabeth replia la lettre, le visage baigné de larmes. Meredith était partie !

Il lui fallut au moins deux ans pour la retrouver. Elle remonta une piste jusqu’en Italie et elle localisa finalement Meredith. Elle lui fit parvenir un message et le jour suivant, elle partit en Italie pour la rencontrer. Peut-être pourraient-elles renouer des liens et se voir de temps en temps même si elles étaient dans deux pays différents…

(Et cette fiction est finie. Je ne sais pas quand j’en écrirai une autre, ni même si j’en écrirai une autre. En tout cas, merci à ceux qui l’ont lue! )

Une secrétaire en péril (Episode 39: La famille d’Elizabeth)

Créé par le 28 juil 2017 | Dans : Fictions

Meredith et Elizabeth étaient en train d’aller manger, lorsque soudain, quelqu’un se précipita sur elles. Réagissant vivement, Elizabeth lui donne un coup de coude dans le ventre. L’individu tomba à terre, se pliant en deux de douleur sous le choc.

Alors qu’elle allait le mettre hors d’état de nuire en l’assommant, elle le reconnut:
- Tim! C’est toi? Mais que fais-tu là ?
- J’ai été appelé en renfort. Je travaille avec la. Police d’ici.
Meredith intervint :
- Elizabeth ? Qui est-ce?

Son amie lui répondit:
- C’est mon frère. Je t’en ai déjà un peu parlé, il me semble. Mon petit frère, Tim. Tim, voici Meredith, une amie à moi.

Meredith et Tim se serrèrent la main. D’ailleurs, Tim lui sourit et tint sa main un peu plus longtemps que nécessaire. Meredith la retira au bout d’un moment, l’air gênée. Tim déclara :
- Tu ne m’avais pas dit que tu avais d’aussi jolies amies, Liz!

Meredith rougit et elle détourna la tête. Elizabeth intervint :
- Meredith, je crois que mon frère t’apprécie. Beaucoup.
Ce dernier souriait toujours. Mais Meredith dit:
- Tim, je suis ravie que tu m’apprécies, mais je suis très occupée en ce moment, j’ai des problèmes à régler.
Et tu ne m’intéresses pas, je suis désolée. Ce n’est vraiment pas le moment. Mais je suis contente de t’avoir rencontrée et je pense qu’on peut être de très bons amis !

Elle sortit de la pièce, se dirigeant vers la salle à manger de l’hôtel. Tim demanda:
- J’ai dit quelque chose de mal ?
- Elle a beaucoup de choses à gérer en ce moment, et elle n’est apparemment pas intéressée. Alors concentre toi sur ton boulot.

Elle retrouva Meredith dans la salle à manger. Elle s’excusa:
- Je suis désolée que mon frère ait cru bon de flirter avec toi au pire des moments possibles.
- Ne t’en fais pas pour ça. Il m’a un peu distraite du gros problème que j’ai. Mon père est un criminel.

Le téléphone d’Elizabeth vibra. C’était un SMS. Elle le lut, soupira et dit à Meredith :
- L’agence veut que tu pièges ton père pour qu’on puisse l’arrêter. Ils pensent qu’avec toi jouant les appâts, ton père viendra forcément mordre à l’hameçon.
Meredith éclata en sanglots. Elle bredouilla:
-M…mais que v..vais-je bien pouvoir faire? C’est quand même mon père ! Mais il est recherché. Que choisir? La justice ou la famille?

Une secrétaire en péril (Episode 38: Tour de passe passe)

Créé par le 27 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth arriva sur la scène de crime. Une femme avait été tuée. Elle vit la victime et se sentit instantanément soulagée. Ce n’était pas Meredith. Peut-être y avait-il un espoir de la revoir un jour ? Elle ne pouvait pas d’empêcher de penser au pire. Elle s’imaginait les pires horreurs. Meredith tuée, ou encore dans une affreuse prison coupée du monde, s’étant suicidée car elle n’en pouvait plus. Elle avait fait une courte sieste et elle avait fait des cauchemars. Meredith lui manquait tellement! Elle la considérait comme étant de sa famille. Et elle ne pouvait pas être loin d’elle sans rien savoir aussi longtemps sans être malade d’inquiétude.

Alors qu’elle allait remonter voir le chien de son amie, elle aperçut une silhouette familière. Cette dernière se précisa quand la personne approcha, confirmant ce qu’elle pensait avoir vu. Elle se précipita vers elle en s’écriant :
- Meredith ! Mais où étais-tu donc? Que s’est-il passé ? Tu t’es bien fait enlever, non? Tu t’es échappée? Qui t’avait enlevée?

Meredith la prit dans ses bras en souriant. Mais son sourire était moins brillant que d’habitude. Elizabeth le remarqua tout de suite. Meredith répondit :
- Que de questions! Je vais y répondre, mais une seule à la fois. Oui, j’ai été enlevée. Non, je ne me suis pas échappée, on m’a laissée partir. Et oui, je sais qui m’a enlevée et pourquoi.

Elizabeth trouva l’explication un peu vague. Elle demanda :
- Quoi? Comment ça, ils t’ont laissée partir? Qui était-ce?
- Si j’ai été enlevée, c’est parce qu’une personne voulait me voir. Seulement me voir, pas m’emprisonner. Il m’a donc laissée partir. Cette personne, c’est mon père biologique, Elizabeth ! Il m’a retrouvée !

Elizabeth déclara :
- Meredith. Je suis sûre que tu ne me dis pas tout. Tu viens de retrouver ton père biologique, et tu n’as pas l’air d’être si contente que ça. C’est vrai que le fait qu’il t’a enlevée pour pouvoir te voir ne parle pas en sa faveur de mon point de vue, mais est-il gentil ?

Meredith fit une grimace:
- Gentil? Oui, avec moi…Mais pas avec les autres. Elizabeth. Mon père est un criminel recherché ! Il s’appelle John Galocci. Tu sais, celui qui est presque célèbre dans le monde entier!
- Oui, je vois qui il est. Meredith. Je comprends que tu sois un peu déçue. Tu aurais sûrement préféré qu’il soit plombier ou informaticien. En tout cas, il ne faut pas ébruiter cette information, sans quoi ta vie sera en danger. Cet homme doit avoir beaucoup d’ennemis.

Elle la prit à nouveau dans ses bras, la menant vers sa chambre où elles regardèrent un film, assises côte à côte sur le canapé, la tête de Meredith appuyée sur l’épaule d’Elizabeth. Cette dernière faisait de son mieux pour la rassurer. Elle devait rester forte pour son amie. Apprendre qu’on a pour père un meurtrier n’était pas quelque chose de facile à digérer. Elizabeth ferait de son mieux pour la protéger. Même si ce nouveau retournement de situation ne lui facilitait pas vraiment la tâche.

Une secrétaire en péril (Episode 37: Les problèmes se succèdent)

Créé par le 27 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth ne savait pas quoi faire. La dernière fois que Meredith avait été enlevée, elle avait su où chercher. Mais cette fois-ci, ils ne savaient pas qui l’avait enlevée, où ils étaient ou même s’ils étaient français ou non. Et puis la dernière fois, Elizabeth avait mis un traceur sur Meredith dans le but de la retrouver si ils avaient à gérer une situation de ce genre. Cela l’avait rassurée. Car elle ne savait pas ce qu’elle ferait si elle perdait Meredith. Elle se disait toujours cela aujourd’hui, d’ailleurs. Mais aujourd’hui, tout était très différent. Meredith n’était pas équipée d’un traceur. On le lui avait enlevé quand on l’avait retrouvée, la première fois qu’elle avait été kidnappée par ces agents.

Et Elizabeth regrettait amèrement qu’elle ne l’ait plus, à présent. Car sans traceur ni aucune information sur l’endroit où son amie avait été emmenée, les chances de la retrouver s’amenuisaient de plus en plus. La dernière fois, Elizabeth s’était jurée de ne pas laisser ce genre de chose, à savoir l’enlèvement de Meredith, se reproduire. Elle avait échoué. Elizabeth n’avait pas été un bon agent, elle n’avait pas su protéger son amie. Elle aurait dû faire plus attention. D’ailleurs, réfléchit-elle alors qu’elle allait dans la chambre d’hôtel de son amie, Meredith s’était déjà fait enlever au moins quatre fois, si l’on comptait les fois où Elizabeth avait été avec elle.

Cela faisait déjà bien trop. Beaucoup trop. Elle méritait d’avoir une vie normale. Elle avait déjà bien trop souffert dans sa vie, en étant orpheline, et en ayant eu des parents qui s’occupaient plus de leur « vraie » fille que d’elle. Mais c’était fini. Ou cela aurait dû l’être. Car Elizabeth voulait que Meredith ait une vie meilleure. Elle avait essayé de la protéger dans ce but, et aussi parce qu’elle ne voulait surtout pas la perdre, mais elle avait échoué. Elle l’avait abandonné, comme toutes les autres personnes dans sa vie avant elle. Elizabeth s’assit sur le canapé, la tête entre les mains.

Comment allaient-ils la retrouver? Est-ce qu’ils y arriveraient ? En tout cas, s’ils la retrouvaient, Elizabeth se jura qu’elle ferait de son mieux pour la protéger, cette fois-ci. Elle la conduirait dans un endroit où elle ne serait plus dans le monde de l’espionnage et près du danger. Elle observa la chambre d’hôtel de Meredith. Et dire que quelques heures auparavant, peut-être moins, elles étaient là à bavarder! Comme cela semblait être il y a longtemps! Elle vit soudain une boule de poils courir vers elle. C’était Princess, le petit berger allemand de son amie.

Le chiot vient l’accueillir, toute contente. Puis, presque aussitôt, en fait, elle sembla se renfrogner. Comme si elle avait compris ce qui était arrivé.

Elizabeth lui dit tout en la caressant :
- Meredith s’est fait enlever, Princess. Je suis sûre que tu l’as compris. Tu as un lien très fort avec elle. Tu sais que quelque chose ne va pas, hein? Oui, j’en suis sûre. Je m’inquiète, moi aussi. Tu sais, on est très proches, toutes les deux. Je crois qu’on est presque meilleures amies. Elle me manque déjà. Et cela ne fait que quelques heures qu’elle a disparu. Quelques heures de trop. J’aimerais l’avoir à mes côtés là maintenant. Imagine, Princess. On serait en train de regarder un film à la télévision tout en bavardant, avec toi juste à côté de nous, dormant sur tes deux oreilles car il n’y aurait aucun danger. Ne serait-ce pas un monde idéal, Princess? Ne t’inquiète pas, on va la retrouver.

A cet instant, son téléphone vibra. Un SMS de son équipe l’avertit qu’un meurtre venait d’être commis dans l’hôtel. C’était à la police de s’en charger, mais Elizabeth descendit voir quand même. Elle voulait en avoir le coeur net. Voir par elle même que ce n’était pas Meredith qui était morte. Elle courut dans l’escalier, laissant le chien dans la chambre, endormi.

Une secrétaire en péril (Episode 36: Tour de parole)

Créé par le 26 juil 2017 | Dans : Fictions

Quelques heures plus tard, Meredith dut monter sur scène pour faire son discours. Car après tout, elle était là pour ça. C’était tout de même la raison pour laquelle elle était partie dans un autre pays, laissant son amie seule dans leur pays. Elizabeth avait tenté de la faire renoncer à faire son discours , car après ce qui était arrivé, elle était très probablement en danger, mais Meredith n’avait rien voulu entendre. Elle s’était déplacée, elle allait donc le faire, comme prévu. Elizabeth était dans la salle pour la protéger ainsi que deux autres agents. Ils surveillaient la salle.

Elizabeth tenta de comprendre ce que son amie disait, mais il n’y avait rien à faire: elle parlait en français, et l’agent ne comprenait rien du tout. Cependant, elle trouvait cette langue très belle, bien qu’incompréhensible. Elle n’avait jamais entendu Meredith parler en français, ou dans une autre langue. Mais elle savait qu’elle avait un certain talent pour les langues. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle : les gens semblaient écouter ce qu’elle disait, et il semblaient aussi comprendre. C’était une bonne chose. Enfin elle supposait. Et ils n’avaient pas l’air en désaccord avec ce qu’elle disait.

Soudain, alors qu’elle arrivait au milieu d’une phrase, Meredith s’effondra sans un cri. Elizabeth se leva, affolée. Elle dit à ses hommes dans le micro qu’elle portait pour pouvoir communiquer avec eux:
- Retrouvez qui a fait ça! Tout de suite!

Ils partirent chacun de leur côté. Pendant ce temps, Elizabeth avait couru voir si Meredith allait bien. Elle constata avec soulagement qu’elle était en vie, et qu’elle n’était qu’endormie. Ce n’était rien. Elle alla alors chasser la personne qui avait attaqué son amie. Un des hommes l’avait repéré quelque part dans la foule. Ils se mirent à le poursuivre. Ils l’attrapèrent finalement dans un couloir, le ramenant dans la salle de conférence, menotté. Il avait tenté de kidnapper quelqu’un.

Puis Elizabeth revint voir Meredith. Elle devait dormir encore. Mais quand elle arriva à l’endroit où elle l’avait laissée, elle ne vit personne. Meredith avait disparu. Elle pensa d’abord que quelqu’un l’avait étendue plus loin, mais elle eut beau chercher partout, elle ne la trouva pas. Meredith avait été enlevée! Tout ceci n’avait été qu’un prétexte, un coup monté pour pouvoir enlever Meredith. L’homme qui avait fui n’était qu’une diversion, et elle était tombée tout droit dans le piège. Et à présent, ils avaient Meredith ! Elle n’aurait pas dû laisser son amie inconsciente seule. C’était de sa faute si elle avait été enlevée.

Une secrétaire en péril (Episode 35: Moment de paix)

Créé par le 26 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth conduisit Meredith à l’hôpital. Le médecin qui l’examina déclara qu’à part quelques bleus qui partiraient avec le temps, elle n’avait pratiquement rien et ce n’était pas une blessure dangereuse. Elizabeth se sentit soulagée en entendant ces paroles. Lorsqu’elles sortirent de l’hôpital, elles discutèrent un peu.

Elizabeth dit:
- Au fait, c’est qui?
Meredith la regarda, interloquée :
- De qui parles-tu donc?
- De la personne avec qui tu es très probablement sortie avec hier, bien sûr.
- C…comment tu le sais?
- C’est mon métier, de tout savoir, Meredith. Et puis je pense que ce parfum que je sens n’est pas le tien. Il est un peu trop masculin, et c’est cet indice qui m’a fait deviner. Alors? Comment est-il? Est-ce que ça s’est bien passé ? Est-ce que vous êtes ensemble?
Meredith sourit.

Elle répondit :
- Cette avalanche de questions montre bien que tu ne sais pas tout, Elizabeth ! Pourquoi veux-tu savoir? Est-ce en tant qu’amie ou en tant qu’agent qui est chargé de me protéger ?
- En effet, je ne sais pas tout. Et je voudrais le savoir en tant qu’amie. Alors oui, en principe, je devrais être en train de te dire qu’il pourrait être dangereux, qu’il faut se méfier parce qu’on évolue dans un monde où tout n’est qu’illusion. Mais aujourd’hui, j’ai décidé que je n’allais pas te dire cela, parce que tu es mon amie, et je tiens à toi. Je veux que tu sois heureuse. Tu veux bien me raconter?

Meredith était émue d’entendre ce discours. Car ces derniers jours, elle avait plus vu l’agent Elizabeth que son amie Elizabeth. Et son amie lui avait beaucoup manqué. Elle avait eu l’impression que son monde d’avant n’existait plus, et que ce qui comptait à présent, c’était de fuir et de se protéger d’agents secrets et de leurs ennemis, ou qui que soient tous ces gens qui s’en prenaient à elles. Elle décida de raconter ce qu’il s’était passé à son amie. Elle avait besoin d’elle, car mine de rien, ce qu’il s’était passé l’avait attristée.

Elle lui dit:
- Je l’ai rencontré à l’hôtel. Il était beau. On s’est parlés, et il m’a invitée à sortir. J’ai dit oui. J’ai failli refuser, mais je me suis dit que cela faisait bien trop longtemps que je n’étais pas sortie avec quelqu’un, alors j’ai accepté. Mais j’aurais dû réfléchir avant de le faire.

Là, Elizabeth l’interrompit :
- Qu’a-t-il fait? Que t’a-t-il fait? S’il t’a fait du mal…Je ne le laisserai pas faire. Je te le promets. Et il le regrettera. Quelle ordure!

Meredith fut secrètement heureuse que son amie veuille prendre sa défense contre quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, et ce sans hésitation. Mais elle s’empressa de la détromper :
- Il n’a rien fait de mal, ne t’en fais pas. Mais c’est gentil de t’inquiéter. Merci. En fait, on s’est juste rendu compte qu’on était pas compatibles. On s’est séparés, enfin séparés, le mot est un peu fort: on était même pas ensemble, bref. On a décidé de ne pas se revoir. Mais je suis triste quand même. Même si je sais que ça n’aurait sûrement mené à rien.
- Oh…Meredith…Viens là.

Elizabeth la prit dans ses bras, la serrant très fort contre elle pour tenter de la consoler au moins un peu. Puis elle proposa :
- Et si on allait manger de la pizza et des glaces devant un film?

Meredith hocha la tête, acceptant l’offre. Elles montèrent dans la chambre de Meredith, commandant par le Room-service un repas.

Une secrétaire en péril (Episode 34: Ce qui est arrivé)

Créé par le 25 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth courait. Ils avaient eu vent d’une altercation dans un couloir près de la conférence. Ce pouvait-être leur homme, celui qu’ils recherchaient, ou bien Meredith, même si Elizabeth doutait sérieusement qu’elle soit impliquée dans une histoire comme celle ci. Elle ne se battait pas, ce n’était pas vraiment son genre. C’était sûrement une des personnes les plus calmes qu’elle ait jamais rencontré. Du moins la plupart du temps. Ils trouvèrent le couloir en question et entrèrent. Là, engagée dans un combat contre leur criminel, se tenait Meredith. Au moment où Elizabeth entrait dans la pièce, elle était en train de frapper l’homme avec vigueur. Elizabeth se figea, éberluée. Elle ne l’aurait certainement pas crue capable de frapper quelqu’un si fort. Mais Meredith était pleine de surprises.

Elle courut vers elle. Meredith venait apparemment de se prendre un coup dans le ventre, à en juger de par la façon dont elle se tenait l’abdomen.

Elizabeth demanda:
- Meredith ! Est-ce que ça va? Ton ventre te fait mal?
Meredith leva les yeux vers elle, car elle était à terre et lui tendit une main pour qu’elle l’aide à se relever. Puis elle dit:
- Elizabeth ! Que fais-tu là ? Tout va bien? Tu ne te serais pas déplacée si tout allait bien!
- Tu as raison, on a un gros problème : cet homme qui t’a attaquée est un dangereux criminel. On a appris qu’il était ici et on a pris le premier avion pour s’assurer que tout allait bien. On dirait qu’on arrive juste à temps, on dirait. Raconte-moi ce qu’il s’est passé, s’il te plaît.
- Ce n’est pas compliqué: je suis sortie dans le couloir parce que avais besoin d’air. Ça faisait presque une heure que j’écoutais les orateurs, alors j’en ai eu marre et je suis sortie. Ce dégénéré m’a bondi dessus et je me suis défendue. Il a réussi à atteindre mon ventre, mais je crois que ça ira. Il avait l’air de me connaître. Je ne suis pas une victime au hasard. On dirait que j’étais sa cible.

Elizabeth la regarda, l’air inquiet et alarmé :
- Tu penses que tu étais sa cible ? Mais alors tu es en danger ici aussi!
- Oui, je suppose.
- Je vais t’emmener voir un médecin, pour ton ventre. On ne sait jamais.
Meredith commença par refuser tout net, puis elle fut d’accord avec Elizabeth. Il était plus prudent de faire voir ça a un docteur. Il n’y aurait probablement qu’un bleu, mais ce pouvait être grave. Et cela inquiétait Elizabeth.

Une secrétaire en péril (Episode 33: Tentative qui échoue)

Créé par le 25 juil 2017 | Dans : Fictions

Meredith était à la conférence. Elle parlerait dans quelques heures. En attendant, elle écoutait les autres orateurs s’adresser à la foule de gens venus écouter leurs discours. Mais son esprit vagabondait. Elle était dans un autre pays, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander ce que faisait Elizabeth. Avait-elle envoyé des agents pour la protéger ? Sans doute que non. Même si elle en avait sans doute eu très envie. Mais ce n’était pas le cas car Meredith n’en avait repéré aucun. Et elle était devenue experte en la matière, depuis que des agents secrets s’étaient mis à la suivre partout où elle allait, après cette prise d’otage et tous les événements qui avaient suivi.

Non. Ici, elle était tranquille. Et toute seule. C’était parfait. Même si elle aurait bien aimé qu’Elizabeth soit là car elles auraient pu visiter le pays et faire du shopping! Ou pas. Le shopping lui rappelait le jour où elles s’étaient fait attaquer au centre commercial et que son amie avait été assommée par un de leurs assaillants. Meredith n’aimait pas particulièrement se rappeler de ce moment. Elle se concentra à nouveau sur le présent. Elle venait tout juste de quitter l’homme qui l’avait invitée à sortir. Cela s’était plutôt bien passé, mais ils étaient tombés d’accord sur un point: ils n’étaient pas faits pour être ensemble et c’était évident pour chacun d’entre eux. Ils s’étaient donc séparés en de bons termes.

En ayant marre d’entendre ces orateurs parler, elle sortit prendre l’air dans le couloir. Mais alors qu’elle était en train d’examiner le couloir pour tromper son ennui, un homme lui sauta dessus. Il essaya de la frapper, mais Elizabeth lui avait enseigné quelques techniques de défense à utiliser en cas d’attaque de ce genre.

Meredith para les coups, lançant à son agresseur :
- Mais que voulez-vous? Je ne vous connais pas, et voilà que vous m’attaquez sans crier gare !
L’homme se mit à rire tout en tentant de la frapper à nouveau:
- Je veux t’enlever. Rien de plus.

Ils se battaient toujours. Meredith parait les coups, tentant de temps à autres d’en donner aussi. Mais elle se méfiait car une seconde suffisait pour qu’elle baisse sa garde et qu’il la blesse. Ce fut d’ailleurs ce qui arriva. Il lui donna un coup de poing dans le ventre, la faisant tomber à terre lourdement, se tenant l’estomac.

Elle réussit à le frapper au visage dans un dernier sursaut d’adrénaline et il prit la fuite en criant:
-On se reverra, Meredith, sois en sûre!

Meredith fronça les sourcils. Pourquoi était-il parti? Se tournant, elle vit qu’un agent armé était là. Un agent américain. Derrière lui se tenait Elizabeth, son arme sortie aussi.

Une secrétaire en péril (Episode 32: Mais où est-elle?)

Créé par le 24 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth se redressa sur son siège. Elle pouvait voir un peu de la France de là où elle était. Ainsi donc c’était là que son amie était partie. C’était un très beau pays. Très différent du leur. Mais beau. Elizabeth ne connaissait pas le français. Mais elle espérait que certains français connaissaient sa langue à elle. Ou qu’elle retrouverait vite Meredith qui pourrait lui servir d’interprète. A dire vrai, son amie lui manquait terriblement. Et puis elle avait très peur qu’il lui soit arrivé quelque chose. Elle ne s’en remettrait pas, si Meredith venait à mourir, ou à être blessée en étant sous sa protection.

Elle éloigna ces pensées de sa tête. Elle ne voulait pas y penser. C’était trop douloureux. Elle avait essayé de la dissuader de venir, mais Meredith était aussi têtue qu’une mule. Il avait fallu à Elizabeth un certain temps avant de réaliser que quand Meredith avait décidé quelque chose, rien n’allait l’empêcher de le faire. Pas même la voix de la raison. Elle n’écoutait pas. Il avait bien fallu qu’elle la laisse partir. Elle ne voulait surtout pas se disputer une nouvelle fois avec elle. Mais cette situation n’était pas idéale, d’après elle. Meredith pouvait être en danger et personne ne serait là pour la protéger.

En plus, maintenant, il y avait le problème du criminel qui était lui aussi en France et qui pouvait poser problème. C’était surtout à cause de lui qu’Elizabeth s’inquiétait de la sécurité de Meredith. Parce qu’il pouvait avoir l’idée saugrenue de l’attaquer. Et peut-être même de la tuer. Qui sait? Elizabeth était contente de découvrir la France, même si elle aurait certainement préféré le faire dans de toutes autres circonstances et en sachant parler français. Elle avait avec elle deux de ses collègues qui , bien sûr, ne connaissaient pas un mot de cette langue non plus. Super!

Lorsqu’ils sortirent de l’aéroport, il fallut qu’ils aillent à l’hôtel.
Mais trouver un taxi s’avéra plus compliqué que prévu. Et le payer le fut tout autant. Ils avaient de l’argent français, ou du moins européen avec eux, mais Elizabeth n’avait pas la moindre idée de la valeur de cet argent. Heureusement, un des agent qui l’accompagnait avait suivi un cours à l’agence sur l’Euro. Il paya le chauffeur, mais étant donné la tête ahurie que fit le français, ce devait être un peu trop. Il leur en rendit une partie en disant quelque chose qu’Elizabeth ne comprit pas.

Mais ce ne devait pas une excuse à en juger par son air gentil. Les français étaient des gens très accueillant, se dit-elle. Et raffinés. Elle était passée devant un magasin de vêtements de luxe. Elle se demanda si tous les français s’habillaient bien ou si ce n’était qu’une rumeur. Ce devait en être une , car le prix lui sembla très élevé.

Lorsqu’ils arrivèrent à l’hôtel, ils étaient épuisés à cause du voyage en avion et des histoires de taxi. Elizabeth tenta de parler au réceptionniste :
- Bonjour, nous avons réservé trois chambres, s’il vous plaît.

Elle avait dit cette phrase en français, l’ayant trouvé dans son guide de conversation acheté peu de temps auparavant. Et elle l’avait sortie en entier, toute fière de l’avoir retenue. En face d’elle, l’homme cligna des yeux, n’ayant pas l’air de comprendre. Elle répéta alors la question dans sa langue. L’œil du réceptionniste l’alluma alors: il avait compris.

Il demanda, parlant avec un accent déplorable :
- Vous êtes américains ?

Ils hochèrent la tête. Son accent affreux remonta le moral d’Elizabeth. Au moins, elle n’était pas la seule à mal prononcer une autre langue! Ils gagnèrent leur chambre. Elizabeth n’avait pas encore vu Meredith. Elle était pourtant dans cet hôtel, et elle l’avait cherchée un moment. La peur lui tordit le ventre. Mais où était elle donc?

Une secrétaire en péril (Episode 31: La conférence)

Créé par le 24 juil 2017 | Dans : Fictions

Quelques jours plus tôt…

Meredith venait de descendre de son avion. Elle avait atterri en France moins de cinq minutes auparavant. Et elle adorait déjà le pays! Elle sentait tellement libre, loin de toutes ces agences d’agents secrets ! Ici, au moins, personne ne la surveillerait. Et puis elle avait hâte de goûter à leur fameux croissant ! Elle avait lu dans un journal qu’il n’y avait rien de comparable dans son pays à elle. Par contre, s’ils mangeaient réellement des escargots, elle n’était pas si pressée que ça d’en manger.

Qu’avait-elle vu d’autre sur la France? Ah oui, le béret ! Mais ils n’en portaient pas tous, alors cette information ne pouvait être que fausse. Tout comme ces images où on les voyait avec une baguette de pain. Il allait falloir qu’elle observe par elle même, car certaines choses n’étaient visiblement que des clichés idiots.

Comme la plupart des choses que l’on pense savoir sur d’autres pays alors que ce n’est en fait qu’un ramassis de bêtises que tout le monde sait mais qui n’est les trois quarts du temps pas vrai du tout. Elle vit une boutique de vêtements pour femme et se dit aussitôt qu’il fallait absolument qu’elle rapporte un souvenir ou deux à Elizabeth. En parlant d’Elizabeth, Meredith avait dû batailler, pour avoir la « permission » de quitter le pays pour aller faire son boulot! Elizabeth était persuadée que le danger rôdait à chaque coin de rue.

Et elle avait peut-être raison, mais Meredith préférait ne pas y penser. Car elle devait se concentrer sur son travail, et non pas sur ce que son amie pensait de cette situation. Car elle savait très bien qu’Elizabeth n’avait pas aimé qu’elle parte à une mer d’écart pour le boulot. C’était sûrement beaucoup plus compliqué de la surveiller si elle n’était pas sur le bon continent.

Elizabeth l’avait donc « autorisée » à partir. Pour qui de prenait-elle? Pour sa mère ? Meredith savait bien que son amie tenait à elle, et qu’elle faisait ça pour la protéger, parce qu’elle était inquiète pour elle, mais parfois c’était pesant. Meredith n’avait jamais le droit de sortir de leur nouvel appartement, ou si elle le faisait c’était sous la surveillance de quelques centaines d’hommes.( qui savait combien de personnes la suivaient chaque jour quand elle promenait le chien?)

Meredith adorait Elizabeth, mais ces derniers temps, elle avait l’impression d’être enfermée dans une cage dorée. Elle ne pouvait même pas rencontrer d’autres personnes! Combien de temps avait-il bien pu s’écouler depuis qu’elle était sortie avec quelqu’un pour la dernière fois? Plus d’un an. Peut-être même plus de deux ou trois ans. Elle ne savait plus trop, mais un long moment. Et avoir été presque séquestrée pour sa propre sécurité le lui faisait réaliser.

Aujourd’hui, elle avait rencontré un homme, à l’hôtel où elle était descendue. Elle était ici en France pour prendre part à une conférence. Elle savait bien entendu parler français et ferait son discours en français. L’homme en question avait été impressionné par sa connaissance de la langue. Il l’avait d’ailleurs invitée à boire un verre le soir même. Et elle avait accepté. Elle ne voulait pas perdre une opportunité de rencontrer des gens. Il lui avait paru très gentil. Et puis ce devait être le charme français.

Meredith était attirée aussi bien par les hommes que par les femmes, mais cet homme là avait retenu son attention ce jour là. Et elle allait sortir avec lui ce soir là parce que cela faisait bien trop longtemps qu’elle n’était pas sortie avec quelqu’un. Elle en avait marre d’être enfermée dans une cage et constamment surveillée par les collègues d’Elizabeth. Ce soir, elle allait ne penser qu’à elle. Pour une fois.

Une secrétaire en péril (Episode 30: Retour au calme (ou pas)

Créé par le 23 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth était à son bureau, dans son agence. Elle était en train de traiter certains dossiers qui étaient étalés sur sa table. Elle décida de faire une pause. Elle alla se chercher un café. Pendant le trajet jusqu’à la machine à café, elle se mit à réfléchir. Meredith et elle habitaient toujours dans ce même appartement. Plusieurs semaines s’était écoulées depuis Noël. A présent, elles étaient toutes les deux de retour au travail. Mais Meredith avait dû partir à l’étranger pour quelques jours pour son boulot.

Elizabeth devait rester là. Et elle n’aimait pas savoir son amie seule dans un pays étranger. Meredith était partie en France. Aussi lui avait-elle suggéré de prendre son nouveau chien. Meredith avait accepté. Et maintenant, elle était à des centaines de kilomètres de là (ou peut-être moins. Elizabeth avait tendance à exagérer quand elle était stressée et triste. Car oui, elle était triste car Meredith était partie, mais aussi stressée car elle avait peur qu’il lui arrive quelque chose de grave.

Même si le chien était avec elle. Mais elle devait se concentrer sur ses dossiers. Un collègue vint lui parler:
- Ah, au fait, Elizabeth, on a une nouvelle cible. Tu le savais ?
- Non, tu viens de me l’apprendre. Est-ce un meurtrier ?
- Oui. Il est très dangereux.
- Est-il dans la base de données ?
- Plus ou moins. On a pas ses empreintes, mais on sait que ce n’est pas la première fois qu’il fait ça. Il s’attaque aux brunes et il va très certainement aller à cette conférence en France, à Paris.
Il lui donna un dépliant. Elizabeth s’écria :
- Quoi? C’est là que Meredith est partie ! Et elle est brune! Elle est en danger! Il fait que j’y aille!

Elle jaillit de son fauteuil, disparaissant dans le couloir.
Une fois dans un avion, elle réfléchit: Meredith n’ était peut-être pas encore à la conférence, et le tueur non plus. Et puis il y avait plein de brunes, en France, ce serait peut-être suffisant pour que Meredith ne se fasse pas tuer. Elizabeth espérait de tout cœur qu’elle n’arriverait pas trop tard. Elle avait peur pour son amie. Elle avait tellement peur de la perdre !

Une secrétaire en péril (Episode 29: Disparue de la circulation)

Créé par le 23 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth était dans l’appartement qu’elle occupait avec Meredith. Elle lisait tranquillement un journal, attendant que Princess et Meredith rentrent de leur balade. Son amie avait été un peu angoissée à l’idée d’aller se balader dans un parc. Ils risquaient de croiser d’autres chiens et elle appréhendait la rencontre entre Princess et un molosse qui lui ferait du mal. Elizabeth savait que Meredith serait prête à attaquer l’autre chien et peut-être même l’autre maitre de chien si quelqu’un osait s’en prendre à Princess. Elle était très protectrice vis à vis du chiot. L’inverse était vrai aussi, d’ailleurs.

Elizabeth se demanda où étaient passées son amie et son chien, car cela faisait bien une heure qu’elle était partie. Son agence les protégeait de loin, et donc ils avaient des agents postés près de l’appartement. Ils les suivaient aussi quand elles en partaient pour aller en ville ou autre. Elizabeth savait les reconnaître, mais Meredith ne savait pas qu’ils étaient là. Ou plutôt, elle ne savaient pas qu’ils les suivaient partout où elles allaient. Elizabeth téléphona à un de ses collègues pour savoir s’il avait des informations concernant Meredith et le chiot.

Il lui répondit que Meredith était dans la rue de l’appartement, qu’elle courait, l’air paniqué et qu’elle n’avait pas le chien avec elle. Elizabeth fronça les sourcils: que se passait-il donc? Lorsqu’elle demanda à son collègue si son amie avait l’air blessée, il lui répondit que non, du moins pas de là où il était. Elizabeth se demanda où était passé le petit berger allemand. Bientôt, Meredith entra dans l’appartement, essoufflée et l’air paniqué, sans le chien, confirmant ce que le collègue d’Elizabeth venait de dire.

Comme elle voulait parler mais qu’elle était à bout de souffle, Elizabeth lui dit:
- Respire profondément. Calme-toi avant de m’expliquer ce qu’il se passe.

Meredith se calma, puis elle débita son histoire :
- Je promenais Princess dans le parc, quand tout à coup, un bouledogue vicieux est arrivé en aboyant très fort, effrayant notre berger allemand et moi même. Princess est partie en courant et je suis restée là sans bouger. Le temps que le maitre du monstre arrive, il m’avait déjà mordue.

Elizabeth, qui avait été amusée par l’histoire jusqu’à présent, regarda Meredith d’un air inquiet en entendant cette dernière phrase.
- Tu es blessée ? Tu saignes?

Meredith releva sa manche, exposant ainsi son avant-bras qui comportait à présent une vilaine morsure de chien. Elizabeth l’examina, faisant une grimace:
- Ça va? Tu as quand même perdu du sang! En plus, le chien pourrait avoir la rage! Je t’emmène à l’hôpital.
Meredith la retint par le bras alors qu’elle essayait de la mener vers la porte:
- Non! Je veux chercher Princess ! Il faut que je te montre où on était dans le parc, Elizabeth.

Elizabeth accepta, mais sous condition : elles iraient à l’hôpital juste après. Meredith la mena à l’endroit où elle avait vu Princess pour la dernière fois. Elizabeth ordonna aux agents présents de chercher le chien pendant qu’elle amenait Meredith à l’hôpital.

Arrivée aux urgences, elle s’identifia comme étant un agent de l’État, ce qui était vrai, et précisa que Meredith avait été mordue par un chien et qu’il y avait des risques de rage. Un médecin partit l’examiner ailleurs pendant qu’Elizabeth attendait dans la salle d’attente. Elle apprit d’un des agents qu’ils avaient retrouvé Princess. Elle errait sans but dans le parc, cherchant probablement Meredith.

On appela bientôt Elizabeth dans la chambre où ils avaient mis Meredith. Cette dernière avait toujours un bandage à l’un de ses bras , car la blessure causée lors de la prise d’otages qui avait démarré toute cette histoire n’était pas encore tout à fait refermée. A présent, l’autre bras était bandé aussi. Le docteur dit à Elizabeth que Meredith n’avait pas la rage, qu’elle était en bonne santé, à part bien sûr du côté de sa morsure. Elizabeth vint se placer près du lit de son amie.

Meredith lui sourit :
- Salut Lizzie! Ça va? Tu as l’air soucieuse ! Viens faire un câlin à tata Meredith ! Tu te sentiras mieux!
Elizabeth la regarda d’abord comme si une seconde tête lui avait poussé, mais elle se mit ensuite à rire. C’étaient les anti douleurs qui parlaient pour elle. Meredith avait un regard presque enfantin, bien moins gardé que d’ordinaire. Elle lui fit un câlin en souriant, puis elle lui dit:
- On a retrouvé Princess, Meredith. Tu n’as plus besoin de t’inquiéter.

Meredith lui sourit. Puis elle s’endormit. Elizabeth pouffa de rire. Meredith était tellement drôle, sous antidouleurs! Quelques heures plus tard, l’incident était clos. Elles purent rentrer à l’appartement. Meredith demanda :
- J’ai vraiment dit ça ? Je devais vraiment être sous l’effet de l’antidouleur…

Elles retrouvèrent Princess à l’appartement. Elizabeth la gronda. Elle était partie en laissant Meredith seule face au gros chien! Meredith les serra toutes les deux dans ses bras ( le chien et Elizabeth), déclarant que ce n’était pas grave, qu’elle apprendrait au chien à pourchasser les chiens méchants. Elizabeth haussa un sourcil, l’air amusé.

Une secrétaire en péril (Episode 28: Quatre pattes et deux oreilles)

Créé par le 22 juil 2017 | Dans : Fictions

Depuis qu’elle avait entendu Meredith en parler ce soir-là, Elizabeth n’avait qu’une seule chose en tête: tenter de retrouver les parents de son amie. Bon, Meredith ne lui avait pas dit explicitement qu’elle devait les chercher, mais elle voulait absolument l’aider. Elle lui devait bien ça, après l’avoir fait s’inquiéter pour elle et qu’elle lui ait pardonné ses mensonges (par omission) aussi facilement. Elle avait donc téléphoné à un de ses indics pour qu’il fasse des recherches pour elle. Et elle en attendait encore les résultats. Meredith n’en avait pas reparlé. Elle était plutôt occupée avec le petit chien que lui avait offert Elizabeth pour Noël. Elle essayait de le dresser parfaitement.

Mais était-ce si facile ? Elle avait acheté une kyrielle de livres sur le dressage, mais Elizabeth n’était pas très sûre que ce soit très utile. Pour elle , il suffisait d’imposer des limites au chien. Mais Meredith insistait pour suivre toutes les étapes du bouquin (ou plutôt de chaque bouquin) à chaque fois. Elizabeth trouvait adorable cette façon qu’avait Meredith de vouloir tout faire dans les règles de l’art. C’était la raison pour laquelle elle ne faisait rien pour arrêter ça. Elle s’asseyait sur le canapé et regardait Meredith tenter de se faire obéir pendant des heures. Certaines choses marchaient, mais d’autres ne voulaient tout simplement pas rentrer dans la tête de Princess.

Au bout d’un moment, Meredith faisait généralement une pause, et Princess et elle venaient rejoindre Elizabeth sur le canapé. Tous s’endormaient ensuite pour une sieste. Elizabeth se réveillait en principe la première , trouvant Meredith et Princess pressées contre son flanc, Meredith tenant Princess contre elle . C’était un charmant tableau dont elle avait pris quelques photos, dont l’une qu’elle avait éditée et qui était à présent sur son bureau au travail, près de son ordinateur. Quand ses collègues demandaient qui c’était, elle répondait: « C’est ma famille, la vraie ». Et c’était la vérité. Elle se sentait plus chez elle avec Meredith et Princess que dans sa famille.

Cet après-midi là, elle regardait Princess jouer avec une carotte qui couinait, quand Meredith arriva. Son amie ordonna au chien :
- Princess! Assis! Pas bouger! La patte !
Elizabeth fut ébahie lorsqu’elle vit le chiot s’exécuter à la perfection. Elle sourit, car elle était fière de son amie. Puis elle rit quand Princess sauta sur Meredith, la faisant tomber dans l’herbe. Meredith commenta:
- Oui, bon, il faut encore un peu d’entrainement, mais c’est déjà bien!

Une secrétaire en péril (Episode 27: Remuer le passé)

Créé par le 22 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth et Meredith vivaient à présent toutes les deux dans un appartement surveillé par l’agence où Elizabeth était employée pour une question de sécurité évidente après ce qui était arrivé avec les deux autres agences. Elles avaient beaucoup de place disponible, chacune leur chambre et un grand salon. C’était plus grand que l’appartement où habitait Meredith avant que toute cette histoire d’espions commence. Elle était donc très contente de venir vivre là. Et aussi de venir vivre avec son amie. Elle avait acheté de nouveaux habits, puisque l’agence d’Elizabeth ne l’avait pas autorisée à aller en chercher chez elle.

Mais ce n’était pas grave, l’agence payait pour elle. C’était peut-être un des bons côtés, non, peut-être le seul bon côté qu’elle ait pu trouver à être recherchés par des agents secrets super entraînés et invincibles. Elizabeth lui avait assuré qu’être un agent secret était super, si on ne prenait pas en compte le danger et les risques de mort. Ce métier avait l’air super, quoi! Et maintenant, chaque fois qu’elle voyait Elizabeth partir en mission, ( c’était déjà arrivé plusieurs fois depuis qu’elles étaient dans cet appartement) elle s’inquiétait pour elle.

Et Elizabeth était obligée de la rassurer. Par exemple, ce soir, Elizabeth devait rentrer d’une mission. Meredith se demandait déjà si elle allait rentrer à l’heure prévue ou s’il lui faudrait imaginer le pire. Elle se dit que ce devait être ce qu’une femme de soldat parti à la guerre devait ressentir.

Soudain, une clef tourna dans la serrure, la faisant sursauter. Elizabeth entra. Meredith courut vers elle, l’examinant du regard pour détecter les éventuelles blessures avant de la prendre dans ses bras. Car son amie était déjà rentrée avec un nez cassé, ou encore des bleus, ou bien une entaille au front. Savoir que son amie était un agent secret n’avait pas fait du bien à ses nerfs. La savoir en mission la faisait stresser. Il était peut-être temps qu’elle reprenne le travail.

Elizabeth lui rendit son étreinte en la regardant avec inquiétude :
- Tu t’es encore angoissée pour moi, c’est ça? Il ne faut pas. Je t’ai dit que c’était une journée calme dans cette mission. Il faut que tu trouves quelque chose pour t’occuper l’esprit, que tu n’aie pas le temps de penser à ça.
- Je crois que je vais bientôt reprendre le travail. Au fait, j’ai beaucoup réfléchi, aujourd’hui, et… Elizabeth, je voudrais retrouver mes parents biologique. Je vais commencer les recherches bientôt.
- D’accord, que sais-tu d’eux?
- Pratiquement rien, en fait. Ma mère était interprète, mon père un grand inconnu. Ce doit être écrit dans mon dossier. Il faudrait que je remonte jusqu’à l’un entre eux. On m’a dit que ma mère était caucasienne, c’est tout ce que je sais. Et c’est bien peu.
- Non, c’est déjà beaucoup. Certains ne savent même pas le métier de leur mère.

Elizabeth tenait toujours Meredith serrée contre elle. Elle voulait la rassurer. Elle ne pouvait pas enlever ce qui lui faisait peur, mais elle compensait en la prenant dans ses bras pour lui montrer qu’elle était encore là et pour la calmer, aussi. Mais elle avait une troisième raison de lui faire un câlin chaque fois qu’elle rentrait de mission. C’était tout simplement que Meredith lui avait manqué. Car parfois, elle s’absentait une semaine ou deux.

Meredith lui demanda :
- Peux-tu me parler un peu de ta famille, je te prie?
- D’accord. Alors mon père est un ancien maçon , et ma mère une pianiste. J’ai un frère.
- Arrête toi là. J’en sais assez pour les imaginer.
Elizabeth vit Meredith mettre sa tête sur son épaule, les yeux dans le vague, essayant très probablement de se représenter sa famille dans sa tête. Elle sourit. Puis elle ferma les yeux. Elle était épuisée.

Une secrétaire en péril (Episode 26: Le joyeux temps des fêtes)

Créé par le 22 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth était dans la cuisine du nouvel appartement qu’elle partageait à présent avec Meredith. Son Agence les protégeait, mais de loin. Car Elizabeth se doutait bien que son amie en avait marre, de toutes ces histoires d’espionnage et d’agents secrets. Elle avait été embarquée dans cette histoire tout à fait par hasard, et elle avait vu assez de ce monde pour un bon moment. Elizabeth ne la blâmait pas. Meredith avait vécu tellement de choses inhabituelles, durant ces dernières semaines! Mais pour le moment, c’était terminé. Elle avait bien le droit de reprendre une vie normale, non? Parce qu’Elizabeth était entrée dans ce monde des espions par choix, ce qui n’était pas du tout le cas de Meredith.
Meredith entra dans la cuisine. Elle semblait joyeuse. Elizabeth lui demanda pourquoi.

Son amie répondit :
- C’est Noël ! Je n’avais même pas remarqué que c’était noël ! C’est ce soir! C’est super! Même si en général j’aime pas trop cette fête ni toutes les autres car dans les foyers, ce n’était pas toujours célébré et on ne recevait pratiquement rien. Juste une orange, s’ils n’étaient pas trop radins. Ou autre chose, mais généralement, on n’avait qu’un cadeau, et c’était tout. Je ne me souviens pas avoir mangé de repas de Noël pour de vrai. On pouvait avoir des bonbons, mais c’était tout.
Elizabeth avait les larmes aux yeux, en écoutant cela. Cela la rendait triste, de penser que son amie avait eu une enfance si malheureuse.

Elle déclara :
- Nous allons fêter Noël ici. Et on va s’offrir des cadeaux, manger un repas de Noël !
Meredith eut l’air émue par la proposition :
- Elizabeth, tu es sûre ? Ne préfère-tu pas aller dans ta famille ?
- Non. Je voudrais fêter Noël avec mon amie Meredith. Tu veux bien?
Les yeux de Meredith se mirent à briller :
- Bien entendu ! Allez, on a la journée pour tout organiser!

Elles cuisinèrent pour le repas, puis elles allèrent acheter des cadeaux. Le soir, elles fêtèrent Noël, mangeant leur repas de Noël, chantant des chansons et se racontant des histoires de leur enfance. Puis vint l’heure des cadeaux. Elles s’assirent dans le salon près de l’arbre de Noël. Elles en avaient deux chacune. Meredith reçut un magnifique carnet vierge où elle pourrait écrire ce qu’elle voulait ainsi qu’un chiot tout mignon.

Elizabeth commenta :
- C’est un berger allemand. Un petit. Je me suis dit qu’il pourrait te protéger quand je ne suis pas dans les parages. Et puis il sera un très bon compagnon!
- Merci beaucoup, Elizabeth !

Elizabeth reçut un voyage dans le pays de son choix avec la personne qu’elle voulait et un superbe collier en or avec son prénom gravé dessus. Elle serra Meredith dans ses bras pour la remercier. Puis elle demanda:
- Tu vas l’appeler comment, ton berger allemand ?
- Je ne sais pas. Est-ce que c’est une femelle ou un mâle ?
- C’est une femelle.
- Alors je crois que je vais l’appeler Princess . C’était le meilleur Noël que j’ai jamais passé. Merci du fond du cœur d’avoir proposé qu’on le fête ensemble, Elizabeth.

La joie se lisait sur le visage de Meredith. Elizabeth sourit. Cette soirée l’avait rendue heureuse aussi.

Une secrétaire en péril (Episode 25: Agence inconnue)

Créé par le 21 juil 2017 | Dans : Fictions

Elles étaient dans un coffre de voiture. Cela rappela à Elizabeth le trajet en voiture qu’elles avaient effectué dans le coffre un peu plus d’une semaine auparavant. Elles avaient été enlevées par ces mêmes hommes qui voulaient à présent les livrer à une autre agence. Tout ceci était vraiment risible. Elizabeth était bien contente de faire partie d’une troisième agence d’espionnage. La sienne était bien plus digne de confiance et saurait bien mieux protéger Meredith. Mais pour le moment, elles avaient un problème.

Elles allaient être données à cette autre agence ennemie. Il fallait à tout prix empêcher cela! C’était primordial. Meredith ne bougeait plus. Elle était juste à côté d’Elizabeth, alors si elle remuait ne serait-ce qu’un tout petit peu, cette dernière l’entendrait. Or elle ne bougeait pas. Elle s’était peut-être endormie? Elizabeth tenta de bouger pour être plus près de son amie et pouvoir comprendre si elle avait un problème ou si elle somnolait juste. Elles étaient attachées. Elizabeth se cogna dans quelque chose. Elle sourit. C’était Meredith.

Son amie gémit :
- Aïe ! Elizabeth, c’est toi ? Je me reposais les yeux, et je crois que je me suis endormie. J’ai rêvé qu’un taureau me courait après et qu’il me plantait ses cornes dans le ventre. C’était assez affreux.
- Oh! Ce doit être quand je me suis cogné la tête dans ton ventre. Désolée si je t’ai fait mal, Meredith.
- Non, ça va. Ne t’en fais pas. Mais je t’en veux toujours. Sache-le.
La voiture s’arrêta, stoppant du même coup leur conversation. Deux hommes les sortirent du coffre. Elizabeth vit celui qui tenait Meredith la frapper car elle n’avançait pas assez vite.

Elle cria :
- Non! Meredith ! Ne lui faites pas de mal!

L’homme qui tenait Elizabeth la gifla, marmonnant quelque chose a propos d’une « impertinente ». Ils avancèrent ensuite vers un entrepôt. Elizabeth essaya de savoir si son amie allait bien, mais cette dernière évitait son regard. Elle était toujours fâchée contre elle. Et elle la comprenait. Les hommes les mirent dans une cellule. Elizabeth eut la chance d’atterrir sur l’unique lit lorsqu’on la poussa à l’intérieur. Mais Meredith tomba sur le sol dur et froid la tête la première.

Elizabeth frémit lorsqu’elle entendit le bruit que fit son corps en percutant le sol. Elle se précipita vers son amie. Elle la retourna. Meredith était inerte. Du sang coulait de son front. Elizabeth avait envie de pleurer. Elle mit la tête de son amie sur ses genoux afin qu’elle n’ait pas ce sol peu confortable pour coussin. Puis elle se rappela qu’elles avaient un lit. Elle souleva Meredith, la portant jusqu’au lit. Elle avait l’air si petite, dans ce lit qui semblait prêt à l’avaler! Même si c’était un lit de prison. Elizabeth observa la blessure que Meredith avait au front. Cela paraissait plutôt sanglant, mais on disait toujours que les blessures au front saignaient beaucoup. Ce pouvait ne pas être grave.

Soudain, alors qu’elle cherchait si Meredith était blessée ailleurs qu’à la tête, la porte s’ouvrit, laissant passer plusieurs personnes. Elizabeth leur sourit. C’étaient des agents de son agence à elle. Enfin pas la sienne, car l’agence ne lui appartenait pas, mais c’étaient des collègues de son organisation.
Ils étaient venus les sauver. A ce moment, Meredith reprit conscience. Son premier réflexe fut de paniquer.

Mais Elizabeth lui dit :
- Ne t’en fais pas, Meredith. Ils sont de notre côté. Ce sont des collègues à moi. De l’agence à laquelle j’appartiens. Ils nous ont sauvé.
Meredith lui répondit :
- D’accord. Tu sais quoi? Je te pardonne de m’avoir caché ça. Après tout, tu voulais bien faire. Et puis être fâchée contre toi demande beaucoup d’efforts!
Elle la serra dans ses bras et Elizabeth sentit un grand sourire se former sur ses lèvres.

Une secrétaire en péril (Episode 24: Trahison)

Créé par le 20 juil 2017 | Dans : Fictions

Meredith ne parlait toujours pas à Elizabeth. Cette dernière commençait sérieusement à s’inquiéter. Avait-elle perdu Meredith pour toujours? Elle n’aimait pas du tout cette situation. A un moment, Meredith l’avait remerciée de l’avoir sauvée des griffes de leurs ennemis. A ce moment-là, Elizabeth avait cru que tout allait de nouveau bien entre elle, que c’était une tentative de faire la paix. Mais ce n’était pas le cas. Pas du tout. Car Meredith ne lui avait pas parlé depuis. C’était sans doute juste une façon d’être polie, et de remercier celle qui l’avait sauvée.

Elizabeth réfléchissait tout en faisant les cent pas. Soudain, un homme entra. Il la ceintura par derrière. Puis il la mena dans le hall. Elle vit Meredith être amenée par un autre homme.

Elizabeth cria:
- Que vous arrive-t-il? Qu’allez-vous faire de nous?
Un homme souriant comme s’il tournait une publicité pour les dentifrices :
- Votre amie nous met en danger. Alors on va vous donner à notre ennemi pour calmer le jeu.
- Vous n’avez pas le droit de faire ça ! Mon amie est pas une monnaie d’échange!

L’homme ne répondit rien et il s’éloigna. Elles furent bientôt enfermées dans le coffre d’une voiture. Ils étaient en train de les trahir ! Ils allaient les passer à l’ennemi!
Pendant tout le temps qu’elles passèrent dans ce coffre de voiture, le silence régna. Elizabeth essaya de réconforter Meredith avec de rassurantes paroles. Mais Meredith ne l’écoutait pas, alors elle s’arrêta.

Puis elles entendirent des hommes discuter :
- Ils nous en offriront un bon prix.
- Pour laquelle? L’agent secret, ou la secrétaire ?
- L’espionne. Pourquoi est-ce que l’on a pris l’autre aussi?
- Parce qu’elle vont par deux. De plus, Meredith a assisté à la prise d’ otages aussi.
- Bien vu! Elle vaut donc bien quelque chose.

Elizabeth dût la retenir de toutes ses forces afin que Meredith ne jaillisse pas pas du coffre de la voiture pour se venger de ce qu’il venait de dire. Elle ne lui parlait pas du tout, mais elle ne semblait pas la détester pour autant, car elle ne la repoussa pas. Elizabeth était la seule personne qu’elle laissait s’approcher d’elle. Vraiment la seule.
Mais le fait qu’elle ne l’ait pas repoussée montrait que, même si elle était en colère contre elle, elle ne la haïssait pas totalement. Elizabeth sourit. Tout n’était peut-être pas perdu, après tout.

Une secrétaire en péril (Episode 23: l’Amnésie)

Créé par le 20 juil 2017 | Dans : Fictions

Elizabeth était atterrée. Meredith l’avait oubliée ! Bon, elle avait oublié le reste de sa vie aussi, mais tout de même ! Elle était blessée. Même si ce n’était pas de la faute de Meredith si elle était amnésique. C’était à cause de ceux qui l’avaient enlevée.

Ils l’avaient endormis, mais ils avaient injecté une dose un peu trop forte et le produit avait joué un rôle d’ »effaceur de mémoire » au lieu du rôle de somnifère qu’il devait jouer au préalable. Résultat : Meredith ne se rappelait de rien. Pas même de son amie. Elle l’avait traitée comme une étrangère ( ce qu’elle avait probablement été pour elle à ce moment-là) et lui avait demandé de sortir au bout de cinq minutes. C’était tellement frustrant! Avoir son amie tout près d’elle mais ne pas pouvoir lui parler comme avant était affreux.

Leurs conversations ressemblaient à ça, maintenant :
- Qui êtes vous? Je ne vous connais pas.
- Je suis ton… Euh…Votre amie.
- Je ne me rappelle de rien. C’est dommage… Et puis je voudrais tenter de me rappeler par moi même. Alors à plus tard !

Elle aurait tellement aimé revenir à comme c’était avant! Son amie lui manquait. Quelque part, ces hommes lui avaient pris Meredith. Peut-être pour toujours.

Meredith recouvra la mémoire le lendemain. Ses souvenirs revinrent tous en même temps. C’était temporaire. L’Amnésie, bien sûr. Et à présent, elle se rappelait qu’elle était en colère contre Elizabeth. Elle l’évita pendant un certain temps. Pour Elizabeth, c’était encore une autre façon de perdre son amie. Et cette fois-ci, c’était par choix. Elizabeth se sentait très mal. Elle aurait peut-être dû lui dire dès le début qu’elle était agent secret elle aussi. Leur amitié n’aurait pas démarré sur un mensonge. (par omission, mais c’était quand même un mensonge)

De son côté, Meredith en voulait à Elizabeth. Cette femme qui se disait son amie lui avait caché quelque chose d’aussi important? Elle était à la fois énervée et effrayée. Cela voulait dire que son amie exerçait un métier très dangereux! Et elle ne supporterait pas de la perdre. Elle ne voulait jamais être dans la situation où on l’appellerait pour lui dire qu’Elizabeth était morte. Cette révélation lui faisait vraiment très peur. Parce que , même énervée contre elle, elle tenait à son amie.

Elle avait pas eu le temps de réagir, quand ces hommes l’avaient attrapée. Heureusement, son ange gardien avait été là. Elizabeth jouait ce rôle depuis quelques temps déjà sans trop s’en rendre compte. Son amie l’avait libérée. Et elle en était très reconnaissante.

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